Mon pain "maison"
Je ne pense pas avoir "cédé à une mode". C'est mon porte-monnaie qui me l'a sussuré... "dis, tu ne trouves pas que le détour quotidien chez le boulanger devient un luxe ? " Une flûte coûte 1 € [ elle pèse 400 gr, pour ceux qui appellent ça autrement, un pain, par exemple au Pays basque ! ]
- Ben
oui, ma p'tite dame, c'est plus facile d'arrondir. Plus de monnaie,
plus de queue... c'est plus facile et tout le monde est content !
Ce
n'est pas vrai , non, je ne trouve pas du tout ça plus facile. Moi, je
n'ai pas peur des centimes. Je ne rêve pas, la flûte était bien à moins
de 5 francs en 2000. Vingt pour cent d'augmentation...
Et
j'invite tous ceux, aisés ou fauchés, à refuser l'arrondi présenté
comme facilitant. Il y a dans notre société des gens pour qui quinze
centimes d'€ sont importants. Souvenez-vous... 1 franc... vous n'auriez
pas laissé par terre cette pièce sans la ramasser ? Et maintenant je
m'aperçois que beaucoup considèrent les centimes d'€ comme quantité
négligeable...
Bon, je reviens à mes moutons ! en l'occurrence
mon pain. Je n'achète pas que de la baguette banale, mais aussi des
miches de pain de campagne au goût plus marqué. Entre 4 et 5 euros la
boule, qui est dévorée le temps d'un week-end.
J'ai donc fini par calculer la somme que je laissais tous les mois chez mon boulanger.
Gloups. Cela fait tant que ça ?
Me voilà donc traînant mes pas à Lidl*,
pour connaître le prix de leur farine à pain, celle qui est toute
prête, avec levure incorporée. J'en avais déjà entendu parler, et
j'avoue a posteriori que c'est une réussite. Pour 80 centimes d'€ le
kilo de farine à pain de campagne me voici donc prête à devenir
boulangère.
Voici la boule de pâte après dix minutes de pétrissage.
700 ml d'eau et 1kg de farine paysanne.
Rien d'autre à ajouter ! Enfin... si...pour gloubiboulguer, parfois.... je vous dirai comment dans une autre note !
En avant pour le levage : il
fait si chaud qu'un simple torchon et la chaleur du soleil matinal
suffit bien ....cet hiver ce sera le radiateur ! Le four légèrement
préchauffé peut aussi suffire.
Deux heures après la
boule est belle et souple, mon four est chaud, un bol d'eau glissé sur
la sole lui apporte la vapeur que le pain affectionne. J'entaille
légèrement la surface de la boule et y passe mes mains bien humides
afin que la croûte devienne craquante à souhait ! [cela
me rappelle l'époque où je m'enduisais d'huile solaire avant de me
griller au soleil... au risque de ressembler à un pruneau d'Agen
desséché.]
Et c'est parti pour 50 minutes de cuisson, à 190 °, en compagnie d'une odeur magique.
Voilà,
le pain est cuit. Pour 1 € [la
farine et le gaz de la cuisson] j'ai donc un pain de plus d'environ 1 kilo 1/2,
délicieux, et qui se conserve sans devoir en faire de la chapelure dès
le lendemain...
Afin de le conserver plus longtemps, je divise la boule en deux et la conserve dans un torchon au frigo.