Un gigot qui pleure.. après avoir fait pleurer la cuisinière..
C'est d'abord chez le boucher que mon coeur s'est serré... en regardant le prix de ce beau gigot Label rouge... 2,3 kg pour 31 €. C'est cher ! Mais je recevais mes deux étudiants qui vivent dans leur petit nid, une amie au ventre qui s'arrondit d'une nouvelle vie, il y avait aussi mes deux enfants encore à la maison, et moi-même ! 6 personnes, donc. Si je compte l'assiette mangée froide le lendemain, et les keftas [ recette ] élaborés avec les restes de viande... qui ont encore nourri 4 personnes... Voyons...
Cela donne donc 31€ / 12, soit 2,6O€ par personne. Que j'arrondis à 3 € avec les ingrédients annexes. C'est tout à fait supportable, tout à coup !
Le gigot qui pleure est un classique de la cuisine française, et moi, j'aime bien que mes enfants connaissent le goût de la poule au pot, du boeuf bourguignon, de la blanquette... nous avons une cuisine merveilleuse, dont j'aimerais qu'ils puissent garder le souvenir et le faire vivre plus tard. Je précise que je cuisine aussi libanais [ des goûts merveilleux], vietnamien, un peu africain également... c'est ma façon à moi de les faire voyager sans dépenser autre chose que de l'imagination !
J'ai émincé à chaudes larmes [ non, ne vous donnez pas cette peine pour soulager la mienne, je connais tous les trucs, tous, oui, sous l'eau aussi... en réalité il n'y a qu'avec des lunettes de piscine que je ne pleure pas !]
1 kg d'oignons. Au mixer lame épaisse, pas à la main ! Et en suivant, toujours avec la même lame, 2,5 kg de pommes de terre.
Quelques gousses d'ail en chemises [ avec leur peau ] seront mélangées aux oignons et pommes de terre, dans la lèchefrite du four. Le tout est bien poivré et salé, mélangé avec un peu d'huile, [ un gloubiboulgagloubiboulga jouissif à réaliser à deux mains... ]. L'huile est nécessaire le temps que le gigot pleure lui aussi...
J'ai ensuite pelé quatre gousses d'ail, les ai émincées, salées et poivrées. Je fais des entailles dans le gras du gigot, dépose mes lamelles d'ail et referme le tout. Inutile de vous dire que mes ongles en gardent des souvenirs au moment de la photo..
Bien saler et poivrer la bestiole, l'arroser d'un filet d'huile... et au four, sur une grille, au dessus de la lèchefrite...
Le joli gigot va pleurer, il va parfumer le lit de légumes sous lui... Penser à retourner la viande, à remuer les pommes de terre... qui vont devenir fondantes, certaines vont s'accrocher à la plaque et feront le délice des gourmands qui gratteront les bords caramélisés... La cuisine va embaumer [ le lendemain l'odeur sera moins agréable... je fais alors brûler quelques branches de thym ]... Couper le gigot en se brûlant un peu le bout des doigts, écouter celui qui crie qu'il veut un bout "bien cuit" et déposer la lèche frite brûlante au centre de la table...
Pas de service à l'assiette pour le gigot du dimanche !