Pralines en croissance négative
La cuisine, c'est parfois du domaine de l'aléatoire. Remarquez, l'économie aussi. Preuve en est notre "croissance négative", mise en avant par notre ministre de l'économie. Moi, je ne sais pas vraiment parler à l'envers. Par souci de vérifier si une croissance pouvait réellement décroître, j'ai donc joué, non pas avec les finances des États, [ que voulez-vous, j'ai toujours dans l'idée qu'il y a un peuple d'humains derrière un état, cela ne me donne guère envie de jouer ] mais avec de la simple pâte... De la politique-cuisine fiction ? Mais non, plus simplement quelque chose que je peux rouler dans la farine sans remords. Et sans mettre à mal des populations. Tout au plus mes enfants et amis.
Pourquoi et comment cette recette naquit-elle dans mes méninges de cuisinière ? J'ai beau chercher, je ne trouve pas... si ce n'est que j'avais déjà mangé à moi toute seule, en pleine période [ sémal...] de croissance négative, un sachet de pralines trouvées à Lidl pour un prix modique. Et un autre me tendait les bras "mange-nous, mange-nous" me criaient-elles au travers de leurs papillotes scintillantes. Foi de mère de famille, je n'allais quand même pas tout manger toute seule... quoique... cela ne m'aurait pas fait peur... Et puis j'avais aussi un pack de petits-suisses hors d'âge [ 3 semaines, j'assume ]... Alors là, je m'élève avec vigueur pour répondre au cri d'horreur que je viens d'entendre : non et non, un laitage ne devient pas toxique ! Il se contente de s'aigrir un peu, comme tout vieillard abandonné... Nous sommes solides, de toute façon. D'ailleurs, il ne reste aucune miette, tant de la version "ratage" que de celle qui fut réussie.
J'ai mixé quelques secondes une plaquette de beurre froid [ 250 g], 4 petits-suisses et 250 g de farine. Juste le temps de rendre la pâte bien collante, et que le beurre soit encore en morceaux apparents. J'ai choisi de ne pas sucrer la pâte... entre le beurre et les pralines je me sentais un peu coupable... Après, j'ai joué. Avec des envolées de farine, faisant des tours, des plis, hop à gauche, hop à droite... D'ailleurs je vous déconseille le pull noir ce jour là...
Et ensuite ? J'ai testé ...
1] façon biscuit, avec une demi-praline au centre... Comme vous le voyez sur la photo suivante, le levage de la pâte fut très inégal ! J'ai touché du doigt la croissance négative, je le suppute... J'ai des progrès à faire en matière de feuilletage... Je vais quand même me trouver une excuse ; je porte une attelle à la main gauche et ai donc effectué tout ceci de ma seule main droite. Je n'ose pas vous raconter mes contorsions pour parfois prendre une simple photo...
2] façon Z'énorme chocolatine [ pain au chocolat ]...dont vous pouvez remarquer la forme de croissant... j'ai tenté, je vous assure que j'ai tenté le jeu de mot "croissant 's négative". Puis je l'ai abandonné.
Les résultats
Le ratage : les biscuits... le problème est venu essentiellement de la praline laissée apparente, et qui a été durcie par la cuisson. Je pense avoir aussi trop fait cuire mes biscuits, quinze minutes auraient suffi.
La réussite : la chocolatine... les pralines ont adoré être enfouies au sein de la pâte ... Le résultat ? Une pâte crousti- fondante, puis le parfum du chocolat mêlé aux éclats de noisettes grillées...
Hummm... je vais de ce pas racheter des pralines ! Et peut-être même tenter une autre pâte... qui positiverait peut-être le taux de croissance de son feuilletage.