Est-ce qu'il font ça dans le Nord ?
Je suis soumise à moult supplices en navigant de blogs en blogs. Surtout ceux qui sont plein Nord. [ c'est à dire tout le morceau de France situé au-dessus de Bordeaux... ] Contrée étrange et exotique à mes yeux du Midi. Je ne connais du Nord que Strasbourg. Les marchés de Noël plus exactement... C'est quand même très léger, comme culture, je vous le concède... mais j'en garde le souvenir magique de parfums de cannelle flottant dans un air glacial [ il y faisait -12° lors de ma visite ]. Je connais aussi du Nord ma lilloise Marie, qui m'a appris que l'on pouvait très bien boire de la bière avec tout. Même avec du foie gras... Sacrilège aux yeux des puristes sudistes ou des œnologues, mais j'ai tant ri en compagnie de cette grande blonde au sourire toujours présent que j'ai appris moi aussi à tenter la bière là où je ne l'aurais pas imaginée...
J'allais saisir la bouteille de vin rouge afin de faire mariner les cubes de viande pour cuisiner une daube, quand je me suis aperçue qu'elle était vide. Sagement rangée vide... Et quand j'ai voulu aller en ouvrir une autre j'ai buté dans des packs de bière. Et voilà... la cuisine c'est aussi ça, la rencontre d'une amitié et de packs mal rangés.
J'ai donc décidé de faire une daube nordique. Ou lilloise, je ne sais pas trop !
Et j'ai noyé pendant une nuit mes cubes de bœuf à braiser dans cette marinade : une canette de bière, des baies de poivre, des graines de moutarde, un pincée de quatre épices, [ pour le parfum de la cannelle ] du sel, du poivre noir moulu et quelques baies de genièvre.
Le lendemain j'ai fait dorer les morceaux de viande, après les avoir égouttés, dans de l'huile neutre [ alors que j'utilise habituellement de l'huile d'olive ] avec deux oignons émincés. J'ai rajouté 1 c à café de farine, parce que la sauce m'était étrangère, me semblait très liquide et que la farine est un liant...[ subtilité rhétorique de cause à effet si tant qu'il en est]. Et j'ai ensuite versé la marinade. Et là, je suis restée en extase devant cette mousse qui s'est constituée dans ma marmite, qui a pris des allures de chope un court instant !
J'ai laissé mitonner à feu tout doux pendant une heure 30, puis ai rangé la casserole dans mon second frigo [ ma terrasse, vu les températures ]. Le lendemain, encore une heure 30 à feu doux et la daube du Nord fut prête. Ma foi, cela sentait fort bon, et le parfum de canelle restait perceptible !
Je l'ai servie avec de la purée de pommes de terre, pour aller dans le ton du Nord !
Verdict ; un ado a préféré cette daube ci à celle que je fais habituellement [ au vin rouge ], la trouvant plus parfumée et plus légère. Quant à l'autre ado, il a choisi de ne pas avoir de préférences. Et moi, j'ai trouvé le goût de cette daube très exotique !
J'espère que quelqu'un de là-haut me dira si ma recette doit être classée dans la catégorie "hérésie culinaire" ou non...