19 octobre 2009
Un pot au feu flamboyant
Le ciel d'hiver se pare parfois de rouge au soleil couchant. Quelle plus belle inspiration que ce spectacle ? Pour changer un peu du traditionnel pot-au-feu et s'amuser à servir un bouillon parfumé et d'un rouge flamboyant, je vous propose de revisiter ce plat traditionnel.
Ingrédients
1 petit chou rouge
1 betterave crue
4 oignons nouveaux rouges
1 poivron rouge
P de terre Roseval
500g de collier, 300g de plat de côte, 600g de jarret, 1 os à moelle [ gîte, paleron, joue ou queue de bœuf... tout ce qui se prête au traditionnel "bouili" suivant l'étal du boucher ]
Faire cuire 40 minutes en cocotte minute les viandes, avec 1 des oignons piqué de clous de girofle, quelques gousses d'ail, 1 bouquet garni, 1/4 de la betterave crue et 1 c à café bombée de gros sel.
Pendant ce temps faire blanchir 15 minutes le chou rouge coupé en quatre [ la pré cuisson le rendra plus digeste ]. Rincer à l'eau froide pour cesser sa cuisson. S'émerveiller de la couleur violine qu'a pris le chou...
Égoutter les viandes du bouillon, les conserver au chaud.
Dans le bouillon faire cuire 20 minutes les pommes de terre et le reste de la betterave rouge qui a simplement été coupée en quatre. En garder un petit morceau cru qui sera servie avec le bouillon. La betterave restera un peu ferme, juste à point pour révéler une saveur encore proche de celle crue.
Pendant ce temps faire griller une belle tranche de pain de campagne. Sortir délicatement la moelle, la couper en rondelles et la poser sur le pain bien chaud et croustillant. Jeter une volée de fleur de sel. Et manger, les yeux fermés, encore debout dans la cuisine... C'est la récompense octroyée à la cuisinière pour le nettoyage de ces gouttelettes rouges et bleues qui parsèment la cuisine...
Dix minutes avant la fin de la cuisson des pommes de terre, mettre dans le bouillon le chou, le poivron rouge cru, les oignons restants et les viandes découpées.
Servir dans des assiettes transparentes le bouillon brûlant et rosé, râper un peu de betterave crue au-dessus, remuer et assister à la superbe coloration rouge qui se produit alors. Une pointe de crème est admise pour ceux qui se souviennent avec plaisir du parfum du bortch russe.
Servir les légumes et la viande et s'émerveiller de si belles couleurs tout à fait naturelles...
PS : pendant la guerre les belles se frottaient les joues de betterave crue pour faire oublier leur pâleur. Y penser en se lavant les mains en pestant...
Vous voulez imprimer la recette ?
05 mai 2009
"Le chou chinois" de mon enfance, un plat chinois traditionnel
C'est bête comme chou, mais un des plats que ma nounou me préparait lors de mon enfance à Tahiti [ où une grande partie de la population est d'origine chinoise ] s'appelait ainsi ; "du chou chinois". Je serais bien en mal de le renommer, de toute façon mes enfants connaissent eux aussi ce plat sous ce nom... et ce blog est avant tout pour eux !
J'aime aussi qu'ils n'oublient pas que dans beaucoup de pays le riz et les légumes forment souvent le seul repas quotidien de ses habitants, et que les œufs sont parfois déjà un luxe... même en Chine où des plats merveilleux existent, mais où les plats les plus consommés sont souvent très simples.
J'adore le léger croquant et la fraîcheur préservée lors de la brève cuisson du Pe Tsaï [ le vrai nom du chou chinois ], le parfum de la sauce soja et le riz gluant qui l'accompagne. Personnellement je ne consomme pas de porc séché, mais mes enfants adorent mélanger ses fibres toutes sèches aux légumes quand je les prépare à la mode chinoise...
Ce plat se cuit au dernier moment, en moins de 15 minutes.
Ingrédients
1 chou Pe Tsaï [ qui ressemble à une salade allongée ]
2 oignons blancs frais ou 1 oignon jaune sec [ mais c'est moins fin... ]
4 œufs
Sauce Soja
Pour accompagner le chou chinois
Riz gluant
Porc séché [ tout à fait facultatif ]
Laver le chou après l'avoir coupé en deux dans sa longueur. Le retailler en deux et le couper en lanières d'1cm environ.
Émincer les deux oignons.
L'idéal est d'utiliser un wok, mais un fait-tout fait l'affaire.
Verser 1 c à soupe d'huile neutre et y faire cuire les oignons. Ne pas les faire dorer, juste les rendre translucides.
Rajouter tout le chou et remuer. Verser un tout petit verre d'eau poivrer, saler à la sauce soja et couvrir. Laisser à feu assez fort 5 minutes.
Ôter le couvercle et relever les légumes sur le haut du wok pour que l'eau s'évapore à feu vif. Si c'est un fait-tout, égouttez le chou et remettez le ensuite au feu.
Battre les œufs en omelette, ne pas saler ni poivrer, et les verser dans le wok, à feu vif, en mélanger très vivement. Les œufs vont coaguler en se mêlant au chou.
La cuisson dure 1 à 2 minutes. Amener le wok à table, sans oublier le Soja et le porc séché. Ce plat ne paye pas de mine, certes, mais il a l'art de mêler le croquant et le fondant, les saveurs, et pour moi il est précieux car il a bercé mon enfance. Mes enfants l'aiment tout autant ! Les quelques amis qui sont passés à l'improviste un jour de "chou chinois" sont tous repartis enchantés malgré leurs réticences à peine camouflées... surtout devant le pot de porc séché !
28 avril 2009
Broutes de chou et riz lao : la cuisine ne connaît pas les frontières
J'espère ne pas recueillir toutes les recherches Google un peu perverses avec cette "leçon de broute"... Qu'est que la broute de chou ? Ce sont les repousses de chou, qui poussent sur le pied après que l'on a cueilli le chou pommé. On en trouve sur les petits marchés où les producteurs viennent eux-mêmes proposer les légumes de leurs champs.
Regardez plutôt la photo, où l'on peut deviner la vraie feuille de chou, ainsi que les boutons floraux.
Je vous l'avoue, il n'y a rien de transcendant à brouter de la broute de chou. Le goût se rapproche du choux de Bruxelles, d'ailleurs, mais la consistance de la feuille reste ferme.
Je ne pouvais quand même pas laisser passer ce "mode d'emploi" de la broute, vu sa rareté sur les marchés !
Quant au riz pervenche du Laos, ayant un fils installé dans ce pays, [ son site ici ] je ne pouvais pas ne pas m'essayer à le cuisiner. Au Laos l'alimentation est souvent constituée de riz et de plantes vertes dont certaines ont, j'en suis sûre, le goût et la rudesse de la broute de chou !
Au Laos ce riz pervenche est plutôt utilisé pour la confection de desserts, à l'instar des haricots rouges japonais.
C'est pourquoi je l'ai servi accompagné de wasabi, pour relever sa douceur si particulière.
J'ai fait revenir jusqu'à légère coloration 1 oignon et 1 carotte émincés finement.
J'ai ensuite rajouté la broute, soigneusement lavée, en la tassant un peu dans le fait-tout, puis versé 1 petit verre d'eau, salé et poivré l'ensemble en remuant bien.
Avec un couvercle, voilà des légumes qui vont cuire à l'étouffé, pour en garder le plus possible de vitamines.
Au bout de 15 minutes j'ai rajouté quelques branches de thym frais et de la ciboulette.
La broute était toujours un peu ferme et j'ai donc prolongé la cuisson encore 10 minutes.
Le riz lao a cuit 30 minutes dans beaucoup d'eau bouillante.
La cuisson à la vapeur est aussi possible.
L'eau devient d'un violet soutenu...
Et voilà le résultat, très agréable au niveau des couleurs ! Un plein de vitamines... pour affronter cette saison grise, froide et humide qui s'éternise....
Je comprends mieux grâce à ce plat pourquoi le peuple lao utilise dans sa cuisine une sauce pimentée extrêmement forte !
20 mars 2009
Petits farcis de printemps
Quand le ciel se fait si bleu pour accueillir la nouvelle saison... mais que l'hiver n'est pas encore vraiment parti, les légumes de saison se glissent dans une garde-robe printanière. Il est encore loin le temps de la tomate à la croque sel, tant pis, cuisinons encore nos légumes d'hiver ! Mais regardez comme mes petits farsoum sont différents de leur papa le chou farci, comme s'il n'avaient pas encore grandi !
Je vous explique au gré des photos, de façon détaillée, comment réaliser ces petits choux farcis miniatures.
C'est pour eux que j'ai étrenné mon cadeau d'anniversaire, avec quelques jours d'avance... et oui, pour fêter mes 52 ans, je me suis offert un robot Kenwood professionnel , certes d'occasion - mais parfait ! Et équipé d'un hachoir électrique qui a plus de force que moi. A moi les farces fines où je suis désormais libre de mélanger veau et bœuf !
Ingrédients
1 chou vert
Champignons de Paris, d'un format accueillant !
Viande de bœuf et de veau, ou farce fine
1 œuf
Pain rassis trempé dans du lait
1 oignon
2 gousses d'ail, sel, poivre
Faire blanchir les feuilles de chou après avoir enlevé toutes les côtes dures, et faire cuire 10 mn les champignons dans de l'eau citronnée.
Préparer la farce en mélangeant les viandes avec pain, œuf, oignon, ail, sel et poivre.Prendre un linge fin et y déposer au centre une feuille verte de chou.
Ne faites pas comme moi qui ai oublié une fois sur deux que je devais poser ma feuille avec son "joli" côté dessous...
Rajouter une demi-feuille de chou vert tendre, afin d'obtenir un cercle.
Poser la valeur d'un kiwi de farce sur les feuilles.
Replier à la main et tenir le sommet.
Regardez bien les photos...
un clic dessus pour les voir en grand format...
Fermer le linge sur la balle de chou formée et essorer.
Si si, essorer ! C'est magique, vous obtenez un tout petit farci trop chou !
Je précise que vous n'avez pas besoin de travailler avec les feuilles chaudes ; l'humidité résiduelle suffit.
Je n'ai pas utilisé toutes les feuilles du chou, ai gardé le cœur très blanc pour une autre recette. Ce qui rend ce plat très économique, avec 7€ de viandes et 5€ de légumes j'ai servi 6 assiettes.
Dans un fait tout, faire chauffer un mélange de beurre et huile et faire revenir à feu pas trop vif les choux en les retournant délicatement.
Verser jusqu'à mi hauteur des farcis du bouillon et laisser cuire une vingtaine de minutes.
Farcir les champignons et les saupoudrer de chapelure. Arroser d'un filet d'huile d'olive.
Mettre à four très chaud pour 15 minutes, puis les parsemer d'un hachis d'ail et de persil frais.
Avec une boîte de tomates au jus, le reste de farce et les pieds des champignons mixés, faire une petite sauce tomate bien relevée.
Servir deux petits farsoum par assiette, avec deux champignons et une pomme vapeur. Même ceux qui ont quelques difficultés à digérer le chou pourront sans remords les dévorer. Peuchère, il n'y a qu'une feuille à chaque fois !
14 mars 2009
La garbure du Midi
Comment, vous ne connaissez pas la garbure ? Mi-soupe, mi-plat, elle réunit autour d'elle les montagnards frigorifiés, les bergers de retour des pâturages, les randonneurs des Pyrénées qui rejoignent leur gîte. Et les gourmands des villes.
Comme beaucoup de plats à base de haricots blancs [ souvenez-vous du cassoulet ... ], il faut en prévoir la préparation dès la veille. Et, comme beaucoup de plats régionaux rustiques, les ingrédients en varient de village en village. Suivant les finances de la maison également !
Qu'importent les placards un peu trop vides parfois puisque "Petite chère et grand accueil font joyeux festin". [Shakespeare le dit si bien, même s'il n'avait certainement jamais mangé de garbure ! ]
Je vous propose donc une garbure telle que tous peuvent la cuisiner ; avec le peu que l'on a, mais accompagné de beaucoup à offrir sans compter.
Comme sa cuisson est longue, j'en fais une grande quantité. L'avantage de son bouillon est qu'il va permettre de réchauffer le plat, de lui donner le coup de "chauffe" propre à tuer tout germe insidieux. Conservée 4 jours au frigo vous pourrez la resservir sans crainte. Et, croyez-moi, personne ne s'en plaindra.
Ingrédients
500g de haricots blanc [ dans l'idéal, des coco tarbais, là, dans mes placards, il y en avait d'autres ! ]
Des couennes
4 belles tranches de lard fumé
Des manchons de canard confits [ ou tout autre morceau confit ]
2 oignons, plusieurs gousses d'ail, 1 bouquet garni, quelques baies de genièvre et clous de girofle.
1 chou vert
3 carottes
Des pommes de terre [ suivant le nombre de convives ]
On trouve également souvent dans la garbure ; des saucisses de Toulouse, 1 jambonneau et toute autre charcutaille qui aura tenté le cuisinier !
La veille mettre à tremper les haricots dans de l'eau froide, les rincer avant utilisation.
Blanchir 5 minutes les feuilles de chou dont les côtes dures auront été enlevées. Les couper en morceaux grossiers.
Tapisser une très grande cocotte avec les couennes. Y poser le chou, les haricots, le lard, les carottes en grosses rondelles, les oignons coupés, le bouquet garni et les gousses d'ail, épluchées ou non.
Couvrir de beaucoup d'eau, poivrer fortement. Ne pas saler.
Faire cuire 1 heure et demi à partir de l'ébullition.
Retirer les couennes [ elles flottent, maintenant ] et en couper une en petits morceaux, pour les amateurs.
Faire griller [ ce n'est pas indispensable ] les manchons de canard gras et les rajouter dans la garbure, ainsi que les pommes de terre crues pelées et coupées en gros morceaux.
Saler, goûter et ajuster l'assaisonnement.
Faire cuire encore 1 heure.
Servir la garbure fumante [ après avoir mis le chauffage au minimum, car voilà un plat qui réchauffe, je vous l'assure ! ].
Je l'accompagne de fines tranches de pain grillé, frottées de tomate [ pour ma part j'ai utilisé une tomate séchée ], puis d'ail frais et parsemées de cristaux de sel...
20 février 2009
Flanc de tomates, coeur de chou Romanesco
Comme ils sont beaux ces choux Romasnesco, avec leurs coiffes en chapeaux pointus turlututu.
Je ne leur en veux que pour une chose, leur vert tendre qui n'a pas permis le contraste que j'attendais dans mon flanc. Mais je leur pardonne ! L'ensemble était délicieux.
Avant de faire cuire à la vapeur les bouquets de chou, en congeler quelques uns dans une poche plastique. Ils serviront pour une pointe de décoration plus tard !
La cuisson est plus rapide que celle du chou fleur, il faut compter 15 minutes, et vérifier du doigt.
Un chou trop cuit perd tout son charme.
Ingrédients :
1/2 chou Romanesco
2 bocaux de sauce assez concentrée, à base de tomate [ tomate-olive, Arrabatia, tomate-poivron... etc. ]
4 œufs
1 petit pot de crème fraîche
Prendre ces petits bocaux de sauce concentrée que l'on trouve chez les
discounter au rayon apéritif. Ils servent habituellement à recevoir des
bâtonnets de légumes ou des tortillas. Leur saveur est puissante et il
y a l'embarras du choix. Dans les placards je n'avais pas deux flacons
identiques... qu'importe, la base tomate était là.
Mélanger tous les ingrédients et glisser la pâte dans des moules individuels [ en silicone, format mini-cake, c'est parfait ! ]
Parce là, aujourd'hui, j'ai voulu les faire dans un grand moule... et il m'a été très difficile d'obtenir de jolies tranches ! Ne commettez donc pas la même erreur que moi.... des petits moules individuels ! En plus vous pouvez les congeler après cuisson... Ils n'ont que des avantages.
Glisser à moitié remplissage [ pour la version grand moule j'ai d'abord fait précuire 10 minutes la base du flanc avant de déposer le chou ] des petits bouquets de chou*, recouvrir de pâte et glisser au four pour au moins 40 minutes. C'est un flanc, le centre tremblote très légèrement quand il est cuit. Démouler tiède et tenter de couper de jolies tranches, en sachant que la texture est extrêmement moelleuse puisqu'il n'y a pas de farine. Si vous les avez habilement réalisés dans des moules individuels démoulez les dans les assiettes et accompagnez des bouquets de choux assaisonnés d'un peu de vinaigrette...
Ce flanc se mange aussi bien chaud que froid, c'est bien pratique !
* En réalité je sers habituellement ces petits flancs "nature", sans surprise. Et j'ai voulu les tester version "cœur de chou Romanesco". Oh, c'était très bon ! Mais le vert tendre n'était pas assez tranchant visuellement ! A refaire donc ... en testant avec un petit bouquet de brocolis !
25 janvier 2009
Potée de choux au carré de porc
L'avantage de mon handicap momentané [ qui donne lieu à la préparation de repas pour manchote ] c'est qu'il fournit l'occasion d'apprendre aux volontaires à réaliser des plats.
Voici l'œuvre de ma presque belle-fille Coralie, qui a réussi, malgré son stress intense devant la cocotte en fonte, à nous préparer une parfaite potée.
Hélas, elle a été très surprise de la facilité de sa préparation [ Le mythe s'est écroulé et je vais y perdre ma réputation de cuisinière qui fait des plats "trop bons " et donc supposés être compliqués à réaliser... ]. Commandant CookEco était aux commandes et Coralie aux couteaux.
Laver le chou, [garder une grosse feuille verte pour décorer l'assiette pour la photo du blog ] le couper en quatre et ôter son cœur dur.
Jusque là pas de difficultés ; si ce n'est pour moi de frémir quand elle ne prenait pas un appui franc sur la planche à découper... Il n'aurait plus manqué qu'elle se blesse, ma volontaire !
Faire revenir dans un peu d'huile d'olive chaude 2 oignons coupés grossièrement [ ils vont fondre, ma belle ! ] et 2 carottes en gros tronçons [ pour qu'ils ne fondent pas, eux ! ].
Et rajouter le chou. Laisser la cocotte à feu vif.
- "Mais il y en a trop, ça ne va pas rentrer ! "
Remuer, et, très vite, le chou va perdre son volume...
Rincer à l'eau froide le carré de porc en saumure [ qu'ils appellent "rôti" ]
Le déposer au milieu du chou dans la cocotte, et rajouter ;
4 gousses d'ail,
quelques clous de girofle,
des baies de genièvre,
une feuille de laurier,
un peu de gros sel,
beaucoup de poivre.
Verser dans la cocotte un grand verre d'eau.
Remuer pour décrocher du fond de la cocotte les premières feuilles qui ont caramélisé. C'est ce qui va permettre à la sauce de brunir.
- "Et maintenant ? "
- "Et bien, tu as fini. Tu couvres la cocotte et c'est tout. Il suffira de remuer de temps en temps..."
- "Déjà ? " Et voilà comment j'ai compris que le mythe se fissurait !
Après 30 minutes de cuisson, rajouter des pommes de terre coupées en deux et laisser cuire encore 30 minutes.
Le carré de porc est savoureux et peu gras. Un morceau de choix pour des cuissons longues, avec lentilles ou haricots blancs.
Pour 6 € il y a plus qu'1 kilo de viande sans aucun déchet, ce qui est exceptionnel !
Pour la photo j'ai déposé la potée sur une feuille de chou cru, bien verte, glissé dans un petit récipient de la moutarde forte et ce fut l'assiette de Coralie, très fière -et à juste titre - d'avoir préparé et cuit ce plat traditionnel de la cuisine française !
Un clic ici pour un autre morceau de viande parfois méconnu, la palette demi-sel, cuisinée aux lentilles...
Et ici, pour un jarret demi-sel avec ses haricots blancs
09 janvier 2009
La soupe aux choux
Croyez-moi, il n'y a pas que le film éponyme qui mérite d'être célèbre.
Et, surtout, ne confondez pas LA soupe aux choux avec ce truc bizarre pour gens en mal de régime, dont je vois la recette sur le net [ et ils se nourrissent vraiment de ça ??? ]
La vraie soupe aux choux, celle qui suit le chou farci de la veille [ hop, la recette du Soum farsoum ici ], est une merveille. Suivie d'une salade et d'un laitage, elle est un vrai repas complet. Par contre, pour la photo... certains plats sont plus photogéniques...
Vous savez ce que l'on dit, chez nous, dans le Midi ? Quand on vous sert une soupe aux choux, la cuillère doit y tenir droite toute seule...vous pensez bien que je mets un point d'honneur à le faire vérifier !
Coupez quelques tranches de pain de campagne et faites les griller légèrement.
Râpez de l'emmenthal, puis préparez vos bols et votre bouillon de la veille [photo à droite].
Il reste souvent un petit morceau du chou farci, et toujours les grandes feuilles vertes... détaillez-le en morceaux et rajoutez le tout à votre bouillon.
Il suffit de faire le montage suivant [ en photo ci-dessous ], puis de mettre à gratiner à four bien chaud.
Un conseil ? Posez d'abord vos bols sur une plaque, qui sera plus facile [ et moins risqué ! ] à amener à table...
08 janvier 2009
Le Chou farci, "Soum farsoum "
Le chou farci n'a pas d'origine. La forme de la plante - où chaque feuille enrobe et protège successivement les couches intérieures dans une mise en abîme sans fin - suggère la forme du plat. Le chou farci n'a pas d'histoire. Plat populaire, «pauvre», il s'est échappé des récits des chroniqueurs et des historiographes des rois, ainsi que des lectrices des reines. Il est éternel dans le fond et éternellement changeant dans la forme. Le chou farci n'est pas défini. C'est un plat aux variantes quasi infinies, au-delà des limites de la compréhension humaine. J'ai toujours pensé que le chou farci était un plat délicieux, nostalgique, consolateur. J'ai mis presque un demi-siècle à comprendre que le chou farci était aussi un mystère, une révélation, une vérité. "Autobiographie dans un chou farci" Allen S. Weiss
Un chou farci... allez, dites le à voix haute "soum farsoum"... et c'est comme si vous étiez du Midi depuis toujours ! Et je suis toujours très fière de poser au centre de la table ce beau chou dodu, fumant et odorant, où se blottit une farce parfumée. Chez moi, ce plat traditionnel est suivi, le lendemain soir de la fameuse et célèbre soupe au choux [ recette ici ].
Rincer à l'eau froide le chou entier, après avoir juste tranché net le trognon. Détachez les 3/4 feuilles, très vertes et géantes, vous les ferez cuire à part : vous en servirez lors de la cuisson, comme "chapeau" à votre chou.
La première opération consiste à blanchir 10 minutes le chou entier dans de l'eau bouillante salée, en le retournant à mi cuisson. Ne pas jeter l'eau de cuisson et y faire cuire en suivant les "coriaces" détachées précédemment. Cette pré cuisson permet d'améliorer la digestibilité du chou.
Pendant ce temps, préparer la farce ; de la chair à saucisse, 1 œuf, sel, poivre, ail et persil, un peu de pain trempé dans du lait. Si vous avez quelques restes de jambon ou de bœuf, mélangez les. Une farce, ce doit être familier et surprenant ; ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre...
Égoutter le chou tête en bas puis en écarter les feuilles une à une, afin de l'ouvrir du mieux possible.
Déposer un peu de farce entre chaque feuille, de façon plus importante au cœur du chou. Certains ne remplissent de farce que le cœur. Moi j'aime bien cette façon de mille-feuilles...
Ensuite il faut le ficeler ! Quelques tours, comme un saucisson, et surtout, ne pas oublier la petite boucle tout en haut... pour le saisir et le retourner sans difficulté, puis l'égoutter à la fin.
Dans une cocotte en fonte faire revenir deux oignons puis mouiller d'eau ; rajouter quelques gousses d'ail, du poivre, bouillon kub, clous de girofle, laurier, thym et sel. Dans l'ancien temps la cocotte était tapissée de couennes ou de lard. Je tente quand même parfois de cuisiner de façon diététiquement correcte, mais vous pouvez adapter cette recette à vos envies !
Déposer le chou sur une des "coriaces" précédentes, et recouvrir sa tête d'un chapeau des grandes feuilles vertes. Vérifier le niveau d'eau, qui doit être à mi-cocotte.
Fermer le couvercle et laisser cuire 3/4 d'heure.
Retourner le chou et poursuivre la cuisson pendant autant de temps.
Égoutter le chou farci sur le couvercle, afin de le découper ensuite sans mal. Quand vous l'aurez coupé en deux, le cœur, très dur, sera facile à détacher avec un couteau pointu [ photo à gauche ]. Vous n'avez pas besoin de servir de la sauce, l'ensemble du chou farci ayant cuit dans du bouillon il est très moelleux.
Rappel : ne surtout pas jeter le bouillon de cuisson, qui sera utilisé pour la soupe au chou du lendemain [ un clic ici pour la recette ].
Dites "à table" et soyez fière des soupirs de contentement des hôtes devant ce beau plat fumant !