L'histoire débuta devant quelques pois mange-tout.

Dans la transparence d'un rayon de lumière, leurs petites graines tendres au vert doux m'ont donné envie de marcher en forêt, de jouer avec les mottes de mousses fraîches... Et pourtant je n'avais pas encore acheté les champignons, et ils n'étaient même pas hallucinogènes...comme quoi, les voyages, ça peut se passer dans la tête, tout simplement... Non, il y avait juste comme un poème vert qui a ébouriffé le gris du ciel dans ces petits pois là, nichés au cœur de leur coque tendre... Il me fallait, ce jour là, cuisiner la forêt, laisser un parfum vert tout autour des saveurs.

J'ai laissé cuire cinq minutes de la polenta* dans de l'eau bouillante non salée. Et j'ai rajouté ensuite deux bonnes cuillerées à soupe de pesto [mélange de basilic frais, de pignons, de parmesan, d'ail et d'huile d'olive,  sauce pesto, comme disent les Italiens, ou pistou, à la provençale ] qui, lui, est salé, pour la parfumer.

Je l'ai versée, encore chaude, dans un  plat à pizza  [ 3 cm de hauteur ] huilé, et l'ai tassée avec la paume de la main.
[ les puristes prendront un objet quelconque pour le faire... ].

Une fois refroidie la semoule de maïs* se découpe au gré des envies. [ rond, triangle... rectangle pour moi aujourd'hui ].

Pour renforcer la couleur et la saveur de l'assiette, j'ai recouvert chaque part de pesto... je "tenais" ma mousse forestière !

Ces poivrons fins et doux, qui restent un peu croquants après leur cuisson à la poêle sont parfaits pour équilibrer la douceur de la polenta.
Pendant que des champignons de Paris blanchissaient dix minutes dans de l'eau citronnée, j'ai fait revenir les poivrons, et blanchi trois minutes les tendres et fragiles pois mange-tout [ puis stoppé leur cuisson sous un filet d'eau froide ].

Et, comme il faut bien rire un peu, un champignon bizarre, clouté de baies roses, s'est glissé dans chaque assiette...
Ma forêt était fin prête à être dévorée, avec une pensée pour cette  nigaude de Blanche-Neige qui s'y était égarée... j'ai très vite fait le tour de la mienne, et les nains qui m'accompagnent aussi.

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Mon basilic est en pleine forme. De l'eau, de l'eau, encore de l'eau [ l'automne au printemps, tout le monde en a eu ras le bol, sauf les herbes...] et enfin la chaleur ! Que faire de ce bouquet de parfums ?

Je suis attendue à un apéritif ce soir et j'ai donc décidé d'amener une brassée de muffins au basilic. Pour les enfants, qui ne sont pas conviés, le format cake saura satisfaire leur appétit. De toute façon, une rêgle essentielle de la cuisine économique est de faire en plus grande quantité, quitte à congeler ce qui ne peut être mangé dans les deux jours suivants.

Voyons, de la farine, des œufs, de l'ail, du fromage râpé [ un bloc d'emmental premier prix que je passe dans mon mixer équipé de sa râpe. Franchement le fromage est toujours fondant en le râpant soi même et en le conservant dans un Tupper* ], de l'huile d'olives... et j'ai même quelques pignons dans un bocal. Je me souviens les avoir trouvés sur un marché de plein vent, à un prix défiant toute concurrence... Dans mon placard j'ai aussi un bocal de tomates séchées... marier le vert et le rouge cela me plaît ! En avant ! Je mélange le tout dans mon mixer. En 5 minutes ma pâte est prête. 
J'aime la cuisine économique ... et rapide ! Voici la pâte versée dans les petits moules à muffins.. ou à tout ce qui se grignote avec les doigts...Je la parsème de quelques pignons, et hop, au four pour 15 minutes de cuisson. Pas plus, pour ne pas avoir une bouchée trop sèche au final.

Pour le cake, la cuisson sera plus longue, il faut bien 40 minutes, le temps de nettoyer la cuisine, de boire un café et de couper quelques tranches de melon pour combler l'appétit de mes ados.
Et voilà, la maison est parfumée, c'est vraiment l'été !

Les ingrédients pour le cake ou les muffins... donc vous multipliez par 2, les gourmands économes !

Un beau bouquet de basilic
Trois gousses d'ail
250 gr de farine                                              
Huile d'olives (1/2 verre)
4 œufs
Une poignée de fromage râpé (du parmesan aurait été également parfait)
Une lichette de vin blanc (1/2 verre)
Un sachet de levure chimique
5 tomates séchées ( ou des olives noires par exemple)

On ne se complique pas la vie, l'ordre importe peu...  le mixer se débrouille tout seul !

Bon appétit !